samedi 12 septembre 2009

Un millésime exceptionnel pour le Rhône

La vendange du viognier

La table de tri - coccinelles, araignées, pyrales

Tapis élévateur qui amène le raisin au pressoir

Jus de goutte avec CO2 pour prévenir l'oxydation

Prête pour le nettoyage du pressoir

Le marc

Dégustation du viognier en débourbage

Repos bien mérité en companie de Bertrand

Salle de dégustation -Faury 1997, Côte-Rôtie AOC
(Olivier, Philippe et la petite Axelle, Lionel)

Un millésime exceptionnel pour le Rhône nord

Mercredi le 9 septembre, prochaine étape: Le Rhône, pas n’importe quelle région, celle des vins prestigieux du nord : Côte-Rôtie, St-Joseph et Condrieu. Aucune chance de se méprendre sur les cépages, un seul : en rouge, la syrah, et en blanc, le viognier. Aucun vin d’assemblage! Difficile de se tromper….exception faite des St-Joseph blanc. Par contre on vinifie les parcelles séparément qu’on assemblera une fois la vinification terminée.

Venue en train depuis Toulon avec arrêt à Marseilles, on vient me chercher à Péage sur le Roussillon à 17h58, heure d’arrivée du train. Jamais en retard…..Dans un échange de courriel, je me suis identifiée comme étant la fille à la valise rouge et au sac à dos. On vient vers moi…..on a reconnu ma valise. C’est une dame d’une cinquantaine d’années qui se présente comme étant Danielle Faury. Wow, la propriétaire elle-même ! Une dame très sympatique, d’une grande simplicité avec qui je vais bien m’entendre, j’en suis certaine.

En route, je découvre un paysage bien différent de celui de la Provence. Pas de palmiers mais des vignes à perte de vue plantées sur des coteaux bien escarpés, pas de mer mais un fleuve, le Rhône. Au passage, le village Thain-Ermitage…..des écriteaux dans la montagne indiquent Guigal, Chapoutier, Jaboulet. Ils sont tous là…les grands noms, du grand vin.

Une route sinueuse surplombant le Rhône nous mène à Chavanay, village pittoresque qui habite la commune de St-Joseph et le Domaine Faury. Chemin faisant, Danielle me renseigne sur le Domaine dont je connais l’existence depuis à peine quelques mois. J’apprends que c’est un domaine familial qui a été transmis à son mari Philippe et maintenant au fils Lionel à peine âgé de vingt-six ans. Une histoire de famille qui aujourd’hui se résume à dix-sept hectares de vignes répartis en Condrieu, St-Joseph, Côte-Rôtie AOC et vin de pays. Il cultive aussi du chardonnay, gamay, marsanne et roussanne. Les vendanges dureront 3 semaines et occuperont les quinze vendangeurs que compte l’équipe. Ils seront tous là`demain matin 7h30 pour le petit dejeuner.

Arrivée au domaine, Danielle m’indique mon logement. C’est une maison adjacente à la sienne dans un petit hameau que je partagerai avec Peter qui arrive ce soir de la Slovaquie, et une allemande qui arrivera dimanche.Des belges seront aussi là avec leur "camping car". Beau mélange ! Maintenant je dois me débrouiller avec 2 autres langues. Les vendanges sont souvent à l'origine d'un rassemblement de gens venus des quatre coins de l’Europe et du Québec bien sûr. Une belle ouverture sur le monde.

Le lendemain matin, je rencontre les vendangeurs venus pour le déjeuner. Une équipe composée de jeunes et de moins jeunes….tous enthousiasmés à l’idée de participer à la réussite du millésime 2009 qu’on prédit être exceptionnel. Je rencontre aussi Lionel avec qui je travaillerai à la cave pour les 2 prochaines semaines. La cave, très différente de ce que j’ai vu en Provence. J’ai été très surprise ! Très rustique avec beaucoup moins de moyens ….encore des cuves en fibres de verre, en ciment et quelques unes en inox…….on réussit quand même à faire des excellents vins. L’importance du terroir et le savoir-faire du vigneron sont ici des facteurs déterminants pour la clé du succès.

Une bien petite entreprise qu’est le Domaine Faury, 70,000 bouteilles comparativement à un demi-million pour Château Tour de l’Évêque. Lionel est roi et maître dans sa cave. Tous les pouvoirs du père, Philippe lui ont été légués. Il est cependant soutenu par 4 employés super sympatiques qui sont pour le temps des vendanges, non disponibles à la cave. J’arrive donc juste à point pour aider Lionel. Très facile de travailler avec lui….il me fait confiance…. A tous les matins, je dois prendre la densité des moûts en fermentation pour s’assurer que cette dernière suit son cours normal. J’apprend beaucoup……. Il me demande si j’ai la bosse des mathématiques. Je dois calculer le nombre de ml d’une solution de 18% de métabisulfite de potassium à mettre dans une cuve contenant x hectolitres de jus de raisin. Il tombe dans le mille, j’ai fait ce genre de calculs toute ma vie. Réponse : -----------------Je dois aussi laver les pressoirs, laver les bennes….il y a beaucoup d’hygiène à faire. Les journées passent vite.

Ici aussi, que des vendanges manuelles….il y a une machine à trier les grappes avant qu’elles soient pressées. C’est pas possible ce qu’on peut recueillir sur la table de tri….araignées, vers, pyralles, coccinelles, ect. Il faut surtout pas penser à la vendange mécanique qui ramasse tout sur son passage. Coté fermentation, pas de levures ajoutées….on laisse faire les levures naturelles. Sulfites, que le stricte minimum. Température de fermentation, les plus basses possibles pour avoir de longues fermentations. On laisse la nature faire son chemin…et au final…..un excellent Condrieu, St-Joseph ou Côte-Rôtie.

Le midi, les vendangeurs reviennent pour le lunch. Un copieux repas de 4 services est servi par Danielle. Le vin du cépage vendangé est mis sur la table…..aujourd’hui, c’était le "condrieu tradition". Mon doigt se portant mieux, lundi je me suis portée volontaire pour aller vendanger dans la Côte Rôtie. Astucieuse, vous me direz, on aura du Côte Rôtie pour le lunch. C’est vrai mais apparamment que c’est un évènement à ne pas manquer. La pente est tellement abrute qu’il faut attacher les sceaux pour ne pas`qu’ils glissent. Aussi, le climat beaucoup plus frais qu’en Provence est un élément qui m’incite à tenter l’expérience une seconde fois.

Ce matin en mettant mon nez dehors, j’ai aperçu tout à coté du domaine un couple marchant avec le bâton du pèlerin. On a échangé quelques mots, juste assez pour savoir qu’ils étaient des autrichiens en lune de miel vers St-Jacques de Compostelle. Danielle m’a dit plus tard qu’ils leur arrivaient souvent d’héberger des pèlerins. Bon à savoir, si je fais un jour Compostelle, je partirai à coup sûr du Domaine Faury, la route y passant.

Assez pour ce soir ! J’ai hâte d’aller me coucher et me lever demain matin pour prendre le café….en plus c’est samedi, pas de presse, il n’y a pas de vendanges la fin de semaine.

Après 4 jours au domaine, je peux dire que je m’y plais beaucoup pour diverses raisons. C’est sûr que ce n’est pas St-Tropez avec ses plages, que les espagnols ne sont pas là mais il y a une belle famille avec laquelle je me sens très à l’aise. La petite équipe de vendangeurs avec qui je partage quotidiennement le déjeuner et le repas du midi sont très sympatiques. Lionel avec qui je travaille est un être passionné qui aime bien partager ses connaissances. Il y a aussi Doudou, Bertrand et Pierre, des employés du domaine avec qui je m’entends très bien. Doudou est là depuis vingt-sept ans. Il a exercé longtemps le métier de maître-tonnelier. J'iirai visiter son atelier bientôt.

Le mont Pilat est à la porte avec plus de 600 km de sentiers balisés. En companie de Danielle qui aime bien la randonnée, dimanche nous irons faire un circuit. On dit que les panoramas sur la vallée du Rhône et les Alpes sont à couper le soufle. Je vous en reparlerai....

Johanne




6 commentaires:

  1. Chère Johanne,

    J'adore ton blogue. Tu écris tellement bien, tu nous tiens en haleine. C'est super. J'y vais à tous les jours en espérant qu'il y ait du nouveau. Les photos sont super belles aussi. Tu es vraiment photogénique et tu sembles très très heureuse. Cela fait plaisir à voir.

    Nous venons de prendre l'apéro avec Marie-Claude et Jean-Pierre. Eux aussi apprécient ton blogue.

    Bonne continuation et au plaisir de te lire.

    Rachel

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  2. Super!

    Je vois que tu t'amuses beaucoup!
    Je suis de près ton blog!

    A bientôt!

    Monique

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  3. Merci ma belle Joe

    Té bin fine

    On te lis et on trip avec toi …merci… y a eu Tintin et maintenant nous avons notre Tintine national .

    J’ai hâte à ton prochain blog…on voyage avec toi et tu nous manques un peu moins

    Pierre et Lise

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  4. !!!!!!!!seau!!!!!!

    florian

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  5. Ton blog est nickel. Comme promi je te laisse un petit message. Aller rideau.
    Biz Jean-Christophe.

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  6. Allo Jojo petit verre d'eau ;-)))

    J'ai du plaisir à suivre ton périple.

    Polo Gerlot

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